Alors que la France occupe la première place sur le marché mondial du maquillage, elle doit faire face, depuis quelques années, à la concurrence féroce de pays tels que les Etats-Unis ou les pays asiatiques comme la Corée qui la talonne. Si le secteur est en croissance, la France ne peut ignorer ses adversaires et doit maintenir sa compétitivité à travers l’innovation.
La France : fleuron du maquillage et de l’innovation dans le monde !
Les cosmétiques restent un fleuron de notre économie. C’est en effet, le deuxième poste d’exportation derrière l’aéronautique. Bien que les entreprises françaises bénéficient encore d’une excellente image, reposant sur un savoir-faire ultra reconnu et assuré, elles doivent aussi composer depuis peu avec de sérieux concurrents. Ces derniers ont su s’imposer sur le marché en exportant des produits voire des pratiques novateurs. Ainsi, depuis dix ans, la Corée gagne de plus en plus de terrain en envahissant le marché avec de nouveaux rituels (layering) de nouvelles gestuelles et de nouveaux produits hybrides comme les BB creams et autres CC creams.
La cosmétique française a dans le même temps dû composer avec l’entrée en vigueur du nouveau règlement en 2013. Les nouvelles exigences clients se sont également greffées lui demandant de se positionner sur de nouveaux créneaux.
Voyons comment cela a impacté le secteur du maquillage et comment s’est traduit l’innovation dans ce milieu.
L’innovation par quels biais ?
Les nouveaux créneaux qui apparaissent depuis quelques temps se tournent autour de plusieurs catégories. Il y a la personnalisation, le do-it-yourself, les produits connectés ou la naturalité via les certifications fleurissantes sur le marché telles que Bio, Vegan, etc…
L’innovation peut prendre plusieurs formes à ce stade. Cela va du développement de nouvelles formules, en passant par la fabrication à l’unité ou au besoin, ou encore axer la personnalisation sur l’utilisation finale. L’innovation peut aussi passer par les matières premières ou les compositions, l’intégration de l’innovation digitale ou des objets connectés, voire de nouvelles manières d’utiliser les produits ou les appliquer différemment.
L’innovation au cœur du maquillage
Il y a plusieurs moyens pour innover en maquillage
La composition
Les nouvelles matières premières fleurissent sur le marché pour challenger les formulateurs et leur permettre de jouer sur les textures et les propriétés attendues des cosmétiques.
Compte-tenu de la forte demande des consommateurs et des contraintes réglementaires, durabilité et naturalité sont au cœur des tendances et des nouveautés en matières premières.
Parmi les solutions durables, l’upcyling semble avoir le vent en poupe. Le principe du « surcyclage » ou upcycling est l’action de récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. On recycle donc « par le haut ». C’est le cas notamment de matériel végétal provenant de déchets d’autres industries. Par exemple, les légumes hors calibre, les graines sans pouvoir germinatif peuvent se retrouver dans les produits cosmétiques sous forme d’actifs ou dérivés.
Les polyméristes s’adaptent aussi en améliorant la biodégradabilité de leurs matières. Au départ, issus de synthèses organiques, les polymères tendent à devenir bio-sourcés. Les performances restent identiques aux agents filmogènes classiques rendant ainsi nos formules de maquillage plus naturelles.
La formulation
Les formules sont en constante évolution afin de proposer aux consommatrices des expériences toujours plus sensorielles. En jouant avec les textures, les odeurs et les couleurs, le maquillage nous rend belles tout en éveillant nos sens.
Ces dernières années, nous avons vu émerger de nombreux produits hybrides positionnés à la fois en maquillage et en soin. C’est le cas, par exemple, de fonds de teint traitants des problèmes de peaux ou des rouges à lèvres hydratants, repulpants, anti-âge.
Le packaging et le conditionnement
Dans la cosmétique et plus particulièrement dans le maquillage, le contenant compte presque autant que le contenu. Les marques ou fournisseurs de packaging innovent constamment pour proposer de nouvelles formes, des nouvelles matières premières et parfois même pour proposer de nouvelles manières d’appliquer le produit. Dernièrement, plusieurs sociétés ont lancé des packagings dont les matières premières les composant étaient recyclables ou biodégradables.
L’arrivée de la cushion est un autre exemple de diversification et d’apport de nouvelles gestuelles sur le marché. Le fond de teint cushion se compose de plusieurs éléments: une petite éponge contenant un produit de soin, une houppette comme applicateur, le tout dans un petit boîtier avec un miroir, facile à transporter.
La microbiologie
La microbiologie est l’étude des micro-organismes : bactéries, champignons, etc… Cette discipline est très importante car elle étudie la propreté de nos formules. En maquillage, même si la plupart des formules sont anhydres, les fonds de teint en émulsion sont les plus concernés.
De nombreux conservateurs se retrouvent blacklistés par les marques en dépit de leur innocuité. Ainsi, les formulateurs doivent rivaliser pour trouver de nouvelles molécules aidant à la conservation sans interférer avec la formulation. Souvent ces molécules ont un double rôle dans la composition du produit. Leur rôle principal est de fonctionnaliser ou de rendre actif le produit tout en aidant à une meilleure conservation.
Les objets intelligents
La cosmétique est un secteur qui n’a jamais cessé d’innover. Bien au-delà de nouvelles formulations, elle a été bouleversée par beaucoup de choses. Il y a notamment l’avènement des influenceurs du web, des objets connectés et de la collecte des datas liées à la révolution digitale.
Ainsi, en captant tout un ensemble de données, en les traitant, en les analysant et en les restituant via une application, les objets connectés par exemple, permettent au secteur du maquillage de proposer de nouvelles expériences aux consommateurs et de personnaliser leurs achats.
Par exemple, la société MINK a développé le « Digital Make-up Pen » stylo relié à une application mobile. Celle-ci capte les couleurs et les recrée sous forme de maquillage en prélevant la bonne dose de pigment à mélanger.
L’avenir de l’innovation en maquillage ?
Pour rester compétitif, les acteurs du maquillage français n’ont pas d’autres choix que d’innover. La France travaille dur pour faire émerger des innovations de rupture en associant différents secteurs et croisement des intelligences !
Avec toutes ces perspectives et ces possibilités, il est clair que l’avenir de ce secteur a encore de beaux jours devant lui !