Accueil ToutesHISTOIRE ET TENDANCES Le Mascara : la fabu’Lash histoire du meilleur ami des femmes

Le Mascara : la fabu’Lash histoire du meilleur ami des femmes

de Alexandra Guimier
Mascara

Le marché du mascara est aujourd’hui LE marché de la beauté le plus high tech, en quête permanente d’innovation et de perfection.

En constante évolution, on dénombre aujourd’hui plus de 500 brevets autour de cette seule catégorie de produit, et il continue d’en sortir de nouveaux tous les jours.

Il représente une consommation annuelle mondiale estimée à plus d’1 milliard d’unités.

Les femmes avouent à plus de 54% ne pas pouvoir se passer de leur mascara. Alors qu’elles ne sont que 18% à ne pas pouvoir se passer de leur fond de teint.

Pourquoi ? Parce que le mascara est un produit essentiel, facile et accessible. En quelques secondes il sait, à lui tout seul, mettre en valeur leur regard qui en dit long sur leur personnalité.

Voilà donc en quelques mots l’histoire incroyable du plus grand et certainement le plus intime allié des femmes.

Origine du nom et genèse du Mascara

Tout comme le Rouge à lèvres, c’est durant l’antiquité que l’ancêtre du mascara apparaît sur le visage des Egyptiens, des Algériens puis des Romains.Mascara Poudre antimoine

A l’époque de l’Egypte antique, les yeux étaient considérés comme « la fenêtre vers l’âme », le « Khôl » (collyre extrait du broyat d’une roche noire à reflets bleutés appelée : poudre d’antimoine) était donc mélangé à du miel et des amandes pour les maquiller. Les femmes comme les hommes l’utilisaient pour protéger l’âme des mauvais esprits et des énergies négatives.

Les romaines, elles, mélangeaient la poudre d’antimoine à des pétales de rose et des dattes pour se maquiller les yeux.

Lors de la conquête de l’Algérie, au 19ème siècle, les français découvrent dans une région appelée Mascara, la poudre d’antimoine. Cette poudre était utilisée par la population locale pour se maquiller mais aussi pour protéger leurs yeux des maladies.

L’histoire raconte que le nom du produit viendrait de là, en souvenir de cette région.

Les grands débuts du mascara 

Ce sont les deux fils du parfumeur Eugène Rimmel, français émigré en Grande-Bretagne au début du 19ème siècle et parfumeur officiel de la reine Victoria, qui lancent à Londres dans les années 1880 l’un des tous premiers produits pouvant être assimilé à un mascara. Un mélange de distillat de pétrole et de vaseline que l’on applique sur les cils pour les teinter.Mascara Rimmel

Un succès tel, que le mot Rimmel est d’ailleurs encore aujourd’hui souvent utilisé par défaut pour parler de Mascara.

Quelques décennies plus tard, en 1913, aux Etats-Unis, le chimiste, T.L Williams fabrique pour sa sœur Maybel, qui a les cils abîmés à la suite d’un incendie, un étonnant mélange plutôt pâteux de poussières de charbon et de vaseline conditionné dans un tube. L’idée semble bonne et plutôt très efficace, et sera commercialisée sous la marque « Maybelline » (Contraction du prénom « Maybel » et de « Vaseline »), mondialement connue aujourd’hui.

Première grande innovation : le Cake Mascara

Deux ans après cette réussite, l’inventeur met au point, en 1917, le premier mascara cake tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il s’agit d’un petit pain noir solide, composé de colorants et de cires de carnauba, enfermé dans un boîtier, que l’on applique à l’aide d’une brosse préalablement mouillée. Le produit connaît lui aussi un franc et grand succès.Mascara Cake Maybelline

Sa gestuelle et son résultat maquillage hautement glamour sont adulés par les plus grandes actrices françaises et hollywoodiennes des années 50.

Certaines formules, 50 ans après leur création, sont d’ailleurs toujours fabriquées, achetées et toujours aussi appréciées, comme celle de chez Longcils Boncza (La légendaire formule utilisée par Marilyn Monroe).

Invention du Mascara waterproof 

C’est une chanteuse autrichienne Hélène Winterstein-Kambersky qui aurait créé la toute première formule de mascara waterproof. Elle cherchait une solution pour palier à la tenue des mascaras de l’époque qui ne résistaient pas suffisamment à ces représentations.

Elle aurait déposé un brevet en 1935 pour une formule composée de cires, d’émulsionnant et d’essence de térébenthine (à l’odeur assez forte et non agréable).

Helena Rubinstein, reprendra le sujet du mascara résistant qu’elle présentera et commercialisera en 1939.  La formule innovante pour l’époque se présente sous forme de cake composé de cires, de noir de carbone et de térébenthine.

La grande révolution : le premier mascara automatique

Alors que les femmes des années 50 continuent d’humidifier consciencieusement leur cake mascara (souvent signé Longcils Boncza en France), Helena Rubinstein réfléchit déjà à un système encore plus astucieux.

C’est en 1957, que la grande dame lancera sur le marché le premier mascara moderne en crème « automatique » : le « Mascara Matic ». Il s’agit alors d’un petit tube avec un applicateur de métal intégré doté de fines rainures pour permettre une application précise et rapide sur les cils. Ce mascara hyper révolutionnaire va « cartonner » et est d’ailleurs toujours commercialisé aujourd’hui sous le nom de Mascara « Long lash ». La version waterproof de ce mascara verra le jour en 1964.

Une idée incroyablement judicieuse et innovante qui va vite inspirer et faire la fortune de toute une profession.

En 1959 Maybelline suivra le mouvement et reviendra avec le Magic Mascara, le tout premier mascara équipé d’une brosse en filament en forme de spirale.

Mascara automatique

En 1971, l’un des grands best-sellers mondiaux, encore célèbre aujourd’hui, le Great lash de Maybelline, est mis sur le marché.

Les mascaras automatiques se généralisent dans les années 1960-1970, mais les formules sont encore très collantes et ne demandent qu’à être encore optimisées.

Le Mascara des temps modernes 

Deux grandes innovations vont marquer à tout jamais l’ère du mascara pour le faire passer définitivement dans l’ère moderne :

  • Introduction de la kératine en 1987 par Lancôme dans son mascara « Kéracils » pour une application facile et homogène du produit
  • Arrivée de brosses de plus en plus performantes

D’énormes progrès sur les formes des brosses, l’orientation et la longueur des fibres ont été faits.

Le dépôt des brevets dans ce domaine se multiplie très rapidement. Toutes ces avancées technologiques ont aussi permis aux chimistes d’aller plus loin dans le travail et l’amélioration des formules qui deviennent de plus en plus performantes, et résistent de mieux en mieux dans le temps.

Dans les années 90 les mascaras se distinguent par leurs revendications allongeante, volumatrice, recourbante ou waterproof. Aujourd’hui, face à ce succès phénoménal, les nouveautés et les critères de classement ne cessent de se multiplier selon le type de brosse, les couleurs, les textures et même les packagings. A chaque cil sa brosse, à chaque brosse sa particularité, à chaque envie sa couleur.

Des mascaras à double applications, initialement créés pour le marché asiatique, un marché difficile à convaincre et même plutôt fermé à cette catégorie de produit (car doté de cils très courts et non recourbés), vont finalement et rapidement être réclamés et adoptés par le monde entier. L’un des plus connus et précurseur : le Mascara “Coup de thêatre” de Bourjois.

L’idée est de déposer une base blanche en premier pour allonger un maximum les cils et de les recouvrir d’une couche de noir pour les gainer et les colorer intensément.

La plus récente des innovations et pas des moindre : les brosses en élastomère

En 2004, une grande révolution technologique vient frapper le monde du Mascara. Une toute nouvelle catégorie de brosses innovantes, faites en élastomère thermoplastique vient remplacer le traditionnel goupillon en fibres de nylon. Le « Lash Revolution » de la marque Nivea en est le tout premier représentant.

Ces brosses rivalisent constamment par leur forme, leur flexibilité, la taille et le nombre de picots intégrés et même la couleur. Elles sont initialement conçues pour attraper et maquiller l’intégralité des cils, y compris les plus petits et fins comme ceux du coin de l’œil.

Encore et toujours des nouveautés : un produit qui ne cesse de déconcerter le marché 

Suite à cette avancée technologique, les nouveautés ne cessent de se bousculer et de se perfectionner dans les linéaires. On voit apparaître des brosses en forme de peigne, des brosses qui cumulent les fonctions d’application comme chez Clinique, où sur un même applicateur on trouve une partie brosse et une partie peigne, puis toute une série de lancements qui a considérablement chamboulé le monde du mascara : des brosses vibrantes comme chez Lauder, Lancôme ou Maybelline ; cette petite brosse inédite en forme de boule chez Givenchy qui a littéralement surpris le monde entier et eu un impact médiatique incroyable.

Plus récemment on a pu voir de nouvelles déclinaisons plus conceptuelles comme le Mega effect Mascara de chez AVON ou le Upside down mascara de Sephora. Mascara Avon

Derrière cette profusion de nouveautés au niveau des applicateurs et des packagings, les formules ne sont pas sans reste, et ne cessent également de progresser. Enrichies en actifs très performants, elles protègent, nourrissent les cils, et vont même jusqu’à booster leur croissance. Les couleurs sont également particulièrement travaillées, au-delà du noir basique, on travaille désormais des couleurs surprenantes parfois hors du commun.

Face à tout cet incessant tumulte technologique et conceptuel, les basiques, les essentiels et le naturel semblent vouloir reprendre le devant de la scène. Reste à savoir ce que ce que nous réserve encore demain …

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